Patrimoine scientifique de l'IHES
1928 : naissance à Berlin. Sa mère, Hanka Grothendieck et son père, Sacha Schapiro, soutiennent le mouvement libertaire et partent en 1934 défendre la révolution espagnole. Alexander Grothendieck reste apatride jusqu’en 1971, où il obtient la nationalité française.
1939 : Alexander Grothendieck, qui avait été placé dans la famille Heydorn, rejoint ses parents à Paris. De 1942 à 1944, il est hébergé avec sa mère à Chambon-sur-Lignon et scolarisé au collège Cévenol. Son père est déporté et décède à Auschwitz.
Après la guerre, il s’installe avec sa mère à Montpellier, et y étudie les mathématiques. Ses enseignants l’envoient à Paris rencontrer Henri Cartan, qui le dirige vers Laurent Schwartz et Jean Dieudonné. C’est donc à Nancy à partir de 1949 qu'Alexander Grothendieck prépare sa thèse sur les produits tensoriels topologiques d’espaces vectoriels topologiques. Trois ans plus tard, ses directeurs le considèrent comme « le meilleur spécialiste mondial de la théorie des espaces vectoriels topologiques ».
Durant les quelques années qui suivent, passées au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), au Brésil et aux États-Unis, Alexander Grothendieck change d'orientation mathématique pour se tourner vers la géométrie algébrique. C'est surtout durant les douze années passées à l'IHES, entouré de nombreux étudiants avec lesquels il discute des heures durant, qu'il va poser les fondements de la géométrie algébrique, au cours de dizaines de séminaires : Séminaire de géométrie algébrique (SGA), Éléments de géométrie algébrique (EGA) et des milliers de pages (rédaction des SGA et des EGA). Il reçoit la médaille Fields en 1966 pour ses travaux.
En 1971, suite à un désaccord avec Léon Motchane, et à la découverte d’un soutien du ministère de la Défense au budget de l’IHES, il quitte l’Institut. Il s’investit pendant deux ans dans "Survivre", mouvement d’écologie radicale, où il remet en cause la poursuite de la recherche scientifique.
Après deux années au Collège de France et une à l’université d’Orsay, Alexander Grothendieck obtient un poste de professeur à l’université de Montpellier. Il y rédige de longs manuscrits mathématiques ainsi qu’une longue lettre de plus de 1 000 pages, Récoltes et semailles, réflexions sur un passé de mathématicien destinée à ses anciens collègues mathématiciens.
En 1990, il part sans laisser d’adresse et s’installe à Lasserre. Pendant 24 ans, il écrit des dizaines de milliers de pages manuscrites, encore inédites, et prend soin de son jardin. Il décède en novembre 2014.